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À ceux qui croient que c'est impossible...

12/9/2016

4 Commentaires

 
Il y a deux jours, j'ai réalisé que le doute, l'incrédulité, voire le mépris profond du milieu artistique était ancré même chez ceux qui pourraient être des alliés. Une proche m'a dit à peu près ceci : « À 35 ans (bientôt 40 ans), tu devrais trouver un métier que tu aimes moins et t'y accrocher, car les futurs employeurs ne voudront plus de toi. lls voudront des "petits jeunes" fraîchement sortis de l'Université. Tu n'as plus 20 ans. Tu ne peux plus perdre ton temps (à faire du conte), tu dois penser à ton avenir. Faut que tu réagisses. J'insiste. Tu entends? J'insiste vraiment... » 

Sur le coup estomaquée, j'ai répondu du bout des lèvres que la vie n'était plus linéraire, que même les «petits jeunes» changeraient souvent d'emploi. Que la sécurité existait de moins en moins (par exemple en éducation ou dans le domaine de la santé). Et que pour moi, ma vie devait «faire sens». Que j'apprenais beaucoup, mine de rien, comme travailleuse autonome. Que mes compétences entreprenariales seraient transposables ailleurs si je désirais mettre un terme à ma carrière artistique. Que j'étais loin de perdre mon temps... Mes arguments n'ont pas convaincu la personne en question. J'ai dû mettre fin à cette discussion qui tournait en rond.  

Depuis, d'autres réponses me sont venues en rafale. Ce n'est pas que je doive absolument me justifier d'être ce que je suis ou de faire ce que je fais, mais pour persévérer dans ce milieu, il est nécessaire de savoir pourquoi on le fait, et surtout, d'y croire. Par conséquent, c'est un peu pour répondre à mes propres doutes que je partage ces réflexions. 

Le désir de vivre
Pour moi, 
conter/être artiste donne du sens à ma vie. Il me donne «envie de vivre», car le besoin de dépassement est viscéral. Et s'affirmer comme artiste constitue certainement un des plus beaux risques qui existent. Car c'est «malheureusement» aller à contre-sens de la sécurité de revenus. C'est un engagement chaque jour, lorsque les craintes reviennent. C'est s'accrocher à l'intangible, surtout dans le domaine des arts de la parole. C'est être incompris, critiqué, marginalisé. C'est offrir plutôt que posséder. C'est espérer que ce qui est de plus précieux en soi puisse joindre ce qui est de plus précieux en l'Autre, et le faire sans garantie de retour, d'applaudissements, de récompenses... C'est accepter que la démarche est aussi importante sinon plus que le résultat. C'est parcourir un chemin pas balisé ou si peu, abrupt, avec toutes sortes de détour. Marcher dans le noir, en ayant comme seule lumière, ce qui vacille au fond de soi-même. Et dans notre société contemporaine de productivité et de résultat, notre société de compétition où la réussite matérielle est associée au bonheur, être artiste exige une bonne dose de «foi». 

Courir vers sa mort
Pour l'avoir expérimenté à quelques reprises avant d'atteindre 35 ans, je confirme que m'éloigner de mon essence (mon criant besoin de créativité) revient à courir vers ma propre mort. Plus concrètement, travailler dans un domaine qui ne me ressemble pas, dans un but uniquement mercantile, revient à éteindre la flamme qui brûle en moi. Ce n'est peut-être pas la mort physique - quoique durant ces périodes, elle semblait devenir enviable - mais la mort spirituelle, la mort psychologique.

Je me pose d'ailleurs de nombreuses questions :
- Comment un être humain qui a tué ses propres rêves, s'est empêché d'y croire ou n'a pas eu la chance de les poursuivre peut-il atteindre son plein potentiel?
- Le but de la vie ne devrait-il pas être d'atteindre son plein potentiel?
- Si un individu ne l'a pas atteint, comment peut-il véritablement s'intégrer dans sa société?
- Et sur un plan plus personnel, comment peut-on rester aimable envers sa famille, ses collègues, son réseau, si on accumule les frustrations liées au fait qu'on est malheureux au travail?

Ce n'est certainement pas pour rien que beaucoup de gens éprouvent un mal-être profond, persistant, qu'ils comblent de toutes sortes de façons : comportements compulsifs, dépendances, médicaments... En effet, refuser d'être soi, s'obliger à entrer dans un moule qui n'est pas le nôtre, ou ne pas avoir la structure (le soutien des proches ou de la société) pour se réaliser, entraîne un risque plus grand que celui d'être artiste. C'est risquer de réussir la vie de quelqu'un d'autre, selon les termes de l'auteur et essayiste Yvon Rivard. Ce qui, à mon sens, est insensé.

Le bonheur dans le temps

Comme artiste, le bonheur réside certainement dans le temps (quand il y en a) où on peut se consacrer à alimenter le feu de sa propre créativité. Avant la naissance d'une oeuvre, on s'informe, on fouille, on creuse, on marche, on regarde autour de soi, on tend l'oreille dans le bus, on enregistre un article en lien avec un thème qui nous touche. Bref, on cherche les bons ingrédients. La tête d'une conteuse est une marmite en ébullition. Faut rajouter de ceci, de cela. Parfois, la marmite déborde et entraîne l'écriture d'un long billet sur un blogue. Parfois, faut la laisser reposer, par de longs moments de silence. 

Digression sur la dernière parution d'Emmanuelle Walter
Parlant de temps «consacré à ma propre créativité», je me permets une digression. Pour un futur projet d'écriture qui sera certainement en lien avec certaines problématiques vécues par les Premières Nations, je plonge actuellement mes neurones dans l'actualité. Si j'étais en ce moment même dans une course contre la montre, je serais probablement passée à côté de la lecture du récit : «Le centre du monde - une virée en Eeyou Istchee Baie-James avec Romeo Saganash» de la journaliste Emmanuelle Walter. Là, je profite de ce précieux temps pour écrire une petite critique : 
«De façon très personnelle et avec de nombreuses citations à l'appui, l'auteure relate sa traversée du vaste territoire représenté par le député néodémocrate d'origine cri. Elle dépeint avec sensibilité et humour ses rencontres avec les habitants, élus des villages et citoyens engagés. Comme Saganash, la journaliste prend note des revendications, collectives ou individuelles, des mécontentements ou des réalisations. On s'émerveille avec elle de la collaboration qui semble s'établir de plus en plus entre les Premières Nations et les non-Autochtones, qui cohabitent et doivent trouver des solutions respectueuses des droits ancestraux. En dépit des défis rencontrés (blessures encore profondes liées à la colonisation) et de l'urgence d'agir face à la crise climatique, on perçoit une mobilisation de plus en plus grande de la part des peuples autochtones. Une mobilisation qui donne de l'espoir, et qui donne envie qu'elle se propage à travers le monde.» 
C'est justement ce genre de lecture qui contribue à mon épanouissement sur les plans intellectuel, culturel, humain... 

Retour sur «le temps»
Est-ce que je «perds» vraiment mon temps? Si par cela on entend «ne pas gagner d'argent», j'admets que je ne suis pas «rentable financièrement», de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi. Je ne suis pas toujours sur les routes en train de conter. Je n'obtiens pas toujours les subventions désirées. Chaque minute de ma vie ne me rapporte pas nécessairement des sous. MAIS je suis heureuse. Mes choix, mes activités, sont en accord avec mon essence. Posséder moins d'argent (qui sert surtout à acheter du matériel) mais disposer de temps est tellement précieux! Je suis loin d'être la première à l'affirmer. 

Suis-je inutile à la société?
À l'heure actuelle, ma contribution est modeste : quelques spectacles qui ont tourné un peu au Québec depuis 2014. Je suis encore toute jeune, même à 35 ans (!), dans le milieu du conte. Néanmoins, les commentaires reçus de la part d'auditeurs, de diffuseurs, de conteurs plus expérimentés que moi, de lecteurs de mon blogue, m'encouragent à poursuivre. C'est peut-être naïf, prétentieux, déraisonnable. J'ai l'impression que lentement mais sûrement - comme la tortue dans une des fables de La Fontaine - j'ajouterai mon grain de sable à la société.

Oui, j'atteindrai, selon toute vraisemblance, la quarantaine dans cinq ans. Et je pense très fort à mon avenir en m'investissant corps et âme dans mon art et mon entreprise. Au fil du temps, j'ajouterai de nouvelles cordes à mon arc. Je m'adapterai en fonction de ma situation et des structures qui me soutiendront ou non. J'élargirai mon offre de services, envisagerai un travail à temps partiel ou un retour aux études. En aucun cas, je me laisserai porter par le courant, sans réagir. Je saurai naviguer sur la rivière de ma propre vie, grâce aux compétences multiples développées. J'ai confiance que, dans la société québécoise actuelle où tout bouge constamment, le fait d'avoir sans cesse nourri ma propre créativité me mènera au bout de moi-même. 

Et je voudrais conclure en citant une phrase inspirante trouvé sur le net : «Ceux qui ne croient pas à l'impossible sont priés de ne pas décourager ceux qui sont en train de le faire.»
4 Commentaires
Daniel Projean link
12/11/2016 06:00:37 pm

Tu as bien raison de penser ainsi... tu sais l'âge n'a vraiment pas d'importance. Tu vois, d'agent de communication à agent de pastorale en passant par chef de cuisine j'arrive à 52 ans comme conteur et aujourd'hui J'ADORE ce métier à 64 ans! Donc si tu aimes ce que tu fais ,, et c'est le cas, continue ma belle. L'avenir t'appartient

Réponse
monique jutras link
12/11/2016 10:38:22 pm

Geneviève: tu es une artiste véritable, dans ton âme, dans tes fibres, dans tes cellules, alors un seul mot: continue et reste ouverte à ta flamme intérieure... ce n'est même plus une question de choix selon ce que tu écris, c'est une question de survie intérieure... Il n'y a pas deux chemins pareils, tu vas faire le tien à ta manière, selon ce qui est possible pour toi, tu trouveras j'en suis sûre la meilleure façon pour que tout fonctionne bien pour toi, matériellement et spirituellement. Tu es sur la bonne voie, la seule possible: TA voie. Bravo pour savoir si bien exprimer tout ça! L'écriture, c'est l'une de tes forces, c'est évidente... peut-être trouveras-tu un travail connexe à tes projets d'écriture de contes, pour pouvoir mettre du beurre sur ton pain. Il y a toujours une partie de nos activités, en tant qu'artistes, qui est de l'ordre plutôt "alimentaire", on ne fait pas toujours tout ce qu'on souhaite, on doit faire beaucoup d'autres choses qu'on aime moins, mais comme disait un collègue musicien: aimerais-tu mieux aller travailler chez Rona comme caissière ou faire ces contrats musicaux "alimentaires"? La réponse était claire... alors continue à suivre ton instinct, il te dictera quoi faire à chaque étape... Je suis émerveillée de voir à quel point tu es une personne articulée et déterminée. Deux grands atouts essentiels! Lâche pas!

Réponse
kay falaise
12/13/2016 07:35:48 am

suis ton coeur Geneviève, tu t'en sors pas mal bien à date. La vie est pleine de surprises.

Réponse
Diane Pelletier
12/17/2016 03:50:02 pm

L'enfant que j'ai connue avait déjà une personnalité affirmée, riche et attachante. L'adulte que tu es devenue doit lui ressembler et je ne suis pas étonnée que tu sois maintenant conteuse. Je ne peux m'empêcher de penser à ton grand-père Georges qui était fier de toi et qui t'encouragerait sûrement à persévérer dans ta voie. Être à contre-courant demande du courage et tu me sembles très courageuse et passionnée par ton art! Bonne continuation!

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    Geneviève Falaise

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    Crédit photographique : René Obregon-Ida

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