Productions Conte Fleuve
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Bilan 2018

12/12/2018

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Depuis quelques jours, je me dis que l'heure est au bilan des productions Conte fleuve. Cette étape me permettra de garder des traces des accomplissements, des points à améliorer et des engagements pour l'année 2019. Comme artiste et directrice de cette entreprise individuelle, je me dois d'être honnête vis-à-vis de moi-même, surtout si je veux persister dans cette voie.

ACCOMPLISSEMENTS
On ne pourra pas me reprocher d'avoir fait preuve de paresse en 2018. Au contraire, j'ai peut-être poussé un peu trop loin mes limites physiques, en raison de la flamme qui me porte depuis mes débuts.

Au total, il y a eu :
  • 21 prestations, incluant quatre solos (Rivière Rouge, Femmes des bois, La Fleuve et Contes des Fêtes), deux duos (Les malheurs d'une ogresse avec Christine Bolduc et Des petits et des GÉANTS avec Jérome Bérubé);
  • trois participations à des festivals de contes : Festilou, Le Printemps des Beaux Parleurs et Contes du Littoral en Bellechasse;
  • un premier atelier à 3 h du matin aux étudiants de l'UQAR, dans le cadre de la Nuit d'écriture;
  • une première lecture publique de ma pièce de théâtre Une lumière qui dissiperait les ombres, en compagnie de Ligia Borges et Jérome Bérubé (c'était un moment magique, le public étant captivé du début à la fin);
  • à titre de participante, quatre ateliers offerts par le Regroupement du conte au Québec: Quand le conte devient interdisciplinaire avec Stéphane Guertin; La démarche artistique avec Stéphanie Bénéteau (que je recomm ande à tous; pour mieux saisir où on veut aller, il faut savoir d'où l'on vient et ce qui nous allume ici et maintenant); La mise en scène d'un spectacle de conte, avec Michel Faubert; Conter sous les projecteurs, avec Jérome Bérubé. Ces ateliers m'ont permis de tisser des liens avec d'autres collègues conteurs/conteuses et de mieux saisir nos forces et lacunes;
  • du coaching individuel avec Monique Jutras (du plaisir en masse pour améliorer la projection de la voix et interpréter certaines chansons), également offert par le Regroupement du conte au Québec;
  • à titre d'étudiante, un séminaire d'été de deuxième cycle à l'UQAR : Écriture et territoires d’écriture, qui m'a amenée à vivre une plongée créative et réfléchie au travers de ma démarche d'auteure;
  • une bourse de perfectionnement du Conseil des arts du Canada pour participer à l’atelier d’écriture dramaturgique, avec Louis-Dominique Lavigne, à Moncton (une expérience riche, en compagnie d'auteures inspirantes et d'un formateur passionné; je laisserai toutefois reposer ma nouvelle pièce de théâtre pour jeune public avant d'y retoucher);
  • une résidence de création technique à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce pour revoir La Fleuve, mon premier spectacle (c'était à la fois un privilège de travailler dans un contexte aussi professionnel et un défi de revisiter d'anciennes histoires - je laisse également reposer ce spectacle au long cours);
  • plus de 18 heures de route pour partager Rivière Rouge, à Matagami. Merci au Centre Uni-Vers-Elles pour sa confiance indéfectible envers mes spectacles;
  • une belle entrevue avec Teatricus. 

POINTS À AMÉLIORER
  • J'avoue avoir été essouflée en octobre 2018. Il serait bon d'éviter de me disperser dans trop de projets à la fois. Pour 2019, je mettrai donc essentiellement mon énergie sur deux spectacles Rivière Rouge (que je souhaite peaufiner encore un peu et diffuser davantage) et Le Musée (titre provisoire), pour lequel je serai en résidence d'écriture au Carrefour de la Littérature des Arts et de la Culture de Mont-Joli en janvier prochain. Cette création sera peut-être la dernière destinée à un public adulte, car je veux ensuite toucher une nouvelle forme d'écriture (un premier roman?).
  • Je consacrerai plus d'heures régulières à l'administratif et établirai une stratégie de ventes. Je souhaite d'ailleurs trouver une équipe de conteurs qui acceptera la mutualisation des ressources (je viens d'apprendre cette expression d'une conseillère de La Machinerie).
  • Je serai plus présente à des rencontres de réseautage, qui seront ciblées en fonction de certains objectifs.
  • Je continuerai de soumettre vaillamment mes projets lors d'appels ou de subventions possibles.
  • Je m'inscrirai à d'autres formations essentiellement pour améliorer mes compétences entreprenariales. J'ai encore des lacunes en ce sens, qu'il me faudra pallier avant de trouver un agent (objectif ultime).
  • Je garderai minimalement un jour ou deux de congé par semaine, afin d'éviter une accumulation de fatigue. Et je marcherai, marcherai, marcherai, pour que la machine ne rouille pas. :-)

ENGAGEMENTS
  • Je poursuivrai ma collaboration comme adjointe administrative contractuelle de Festilou, car j'admire le dévouement de sa directrice, Sylvi Belleau, et je sens que le temps investi dans la recherche de financement porte fruit. Festilou fêtera d'ailleurs son 10e anniversaire en mai 2019, ce qui est une excellente nouvelle pour le conte au Québec.
  • De retour au Conseil d'administration du Regroupement du conte au Québec, j'aspire à apporter avec sérieux et passion mon grain de sel pour la prochaine année. Cela me permettra également de mieux saisir tous les rouages du milieu. 

Si je ne peux me projeter dans cinq ans, au moins, je ferai en sorte que 2019 soit à la mesure de mes rêves.
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''La Fleuve'', projet au long cours

9/17/2018

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Il est de ces spectacles qui évoluent dans le temps. On les met de côté, un an, deux ans, trois ans... On les reprend plus tard et on trouve que la poussière s'est accumulée. On les secoue. Non, la poussière est encore là. Les histoires nous ressemblent moins, ou alors, c'est nous qui avons changé... Pourtant, le propos qu'on désire transmettre, l'élan qui nous a portés à prendre la parole, à créer un ou des récits, est encore là. Je crois qu'il s'agit de l'âme d'une oeuvre. Comme la flamme d'une bougie, elle a besoin d'oxygène pour brûler encore. Et l'oxygène passe par la réécriture.

Depuis sa création en 2014, ''La Fleuve'' en a fait pleurer plusieurs, des femmes surtout. Elle a connu de multiples versions : avec déplacements ou non, costume ou non, chant ou non, tambour ou non... Pour sa dernière présentation, en juillet dernier, l'émotion était palpable chez le public, même dans un contexte extérieur. Or, je veux aller plus loin. Il me faut m'immerger complètement dans les différents univers, qui se rejoignent par une trame en filigrane : celle du pouvoir féminin (''la femme sauvage'' chez
Clarissa Pinkola Estés), notamment de l'énergie créatrice qui réside en chacune et qui permet de transcender ses blessures. Cette essence était là en 2014, mais elle le sera encore plus dans sa version d'aujourd'hui. 

Pour cette raison, la mouture présentée en laboratoire vendredi prochain à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce sera différente de celle de juillet. Et je m'abandonne encore à cette source qui jaillit hors de moi. Elle est impossible à contenir, à harnacher, à enfermer dans une bouteille. Je m'incline avec humilité devant le fait que je n'en serai pas la maîtresse absolue. Mais sa nouvelle forme révélera d'autres facettes de moi, comme auteure, interprète, narratrice, lectrice...  

Mon souhait le plus cher est que cette soirée de partage, de plongée dans l'intimité de mes histoires, imprègne momentanément les auditeurs de ce qui me nourrit au quotidien. Qu'ils ressentent la magie des images et des mots, le plaisir de l'ici-maintenant, sans artifices. Enfin, qu'ils voient au-delà de ma fragilité d'artiste en processus la force de la démarche qui me pousse à avancer, à pas de tortue plutôt que de géante, sur le chemin des contes. 
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Envers et contre "toute"

11/5/2017

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Un jour, la merveilleuse conteuse Nadine Walsh m'a dit : Dans le conte, c'est toute ou pantoute. Je constate de plus en plus cette vérité. Il y a des périodes plus intenses que d'autres : quand les contrats se concentrent en deux ou trois mois par année, qu'on doit voyager d'un bout à l'autre de la province, offrir le meilleur de soi représente tout un défi.

En fait, je réalise qu'il faut être incroyablement en forme pour tenir le coup. Mais surtout, d'une grande force mentale. Il y a des moments de pur bonheur : obtenir une résidence de création à la Maison de la culture de Côte-des-Neiges en est un. Et en obtenir une seconde, au Château Landry de Mont-Joli (merci au Carrefour de la littérature, des arts et de la culture pour votre accueil et votre confiance envers l'artiste que je suis!) en est un autre. 

Justement, je bûche depuis plusieurs jours sur Rivière Rouge, ma dernière création, qui sera présentée en première le 23 novembre prochain au Château Landry. Je m'accorde quelques pauses pour reposer à la fois la voix (encore enrouée d'un reste de virus) et le corps. C'est un spectacle tellement émotif pour moi, un accouchement difficile, dont l'idée est née il y a quatre ans, je crois. J'y aborde des thématiques qui me sont chères : les pulsions de vie et de mort; la recherche d'un père disparu, et par conséquent, la quête identitaire; la fragilité de l'équilibre mental; et même la disparition des femmes autochtones. Je ne pouvais pas passer à côté de cette dernière problématique actuelle, qui me hante depuis plusieurs années. Je me sens si impuissante face aux inégalités que vivent les Premières Nations du Québec et du Canada. Et je souhaitais trouver une façon de dire, à ma manière, que je pensais à toutes ces femmes traitées si injustement dans un pays en apparence "civilisé"... Je voulais créer une histoire d'espérance, de rencontre, une histoire rouge et blanche. Grâce à des collaborateurs d'exception, j'y suis parvenue. Cette histoire résonnera-t-elle autant chez le public qu'en moi? À suivre... 

Mais bon sang qu'il m'en aura fallu de la ténacité pour arriver à cette étape-ci. Que de péripéties, de rebondissements, pour mettre au monde ce spectacle! En 2015-2016, j'avais eu le privilège de recevoir une bourse du Conseil des arts du Canada pour l'écrire. Mais ensuite, pour le produire, j'ai dû "accepter" les refus de ce même organisme, deux années consécutives (double ayoye), ainsi que les refus, deux années consécutives également, du Conseil des arts et des lettres du Québec (ayoye une troisième et quatrième fois). Ça fait mal aux finances personnelles, à l'ego de l'artiste et même, à l'estime de soi. C'est vrai! Car même si on veut rester au-dessus de tout ça, l'oeuvre reste toujours près de son créateur. Alors comment rester de marbre devant de telles décisions (j'allais écrire de telles déceptions)?

Et là, les questions viennent en masse :
- Pourquoi tant d'efforts, tant d'acharnement, dans le conte, un art si peu financé, si peu reconnu, encore tellement marginalisé? (Et savoir que la culture en général au Canada est sous-financée ne me console pas non plus.)

- À quoi bon se donner à fond? (Car même quand on a l'impression d'atteindre un sommet, on risque de basculer de l'autre côté, dans le vide...)
- Qu'a-t-on à prouver? Que notre voix vaut la peine d'être entendue? Que nos mots peuvent porter, atteindre le cœur et l'âme des gens? Si c'est le cas, ne serait-ce  qu'une question d'orgueil?
- Pour qui se donner cette peine? Le public? Soi-même? Quelle est la récompense? (Je la connais... mais bon, ce serait bien qu'elle soit plus tangible que des étoiles dans les yeux.)
- Combien de temps cette folie (artistique) va-t-elle durer? Et jusqu'où va-t-elle nous entraîner?
- Est-ce qu'à la fin de leur vie, parce qu'ils auront tout donné à leur art, le seul endroit qui sera accueillant pour les conteurs sera un banc de parc? Tsé...? (Bon, je sors les violons; cherchez vos kleenex.)

Je n'ai pas toutes les réponses. Pas de boule de cristal. Tout ce que je sais, c'est que cette histoire, celle de mon spectacle, devait naître. Et tant qu'à être née, aussi bien la raconter. Pas juste à moi-même mais à un auditoire qui voudra bien l'entendre. Et tant qu'à la raconter, aussi bien que ce soit dans les meilleures conditions possibles pour qu'on passe ensemble un bon moment. Ici, je remercie encore les diffuseurs exceptionnels que sont le Carrefour de la littérature, des arts et de la culture et la Maison de la culture de Côte-des-Neiges (Rivière Rouge y est programmé le 30 novembre prochain). Il faut de ces lieux qui osent soutenir les artistes envers et contre tout. Faute de quoi, on irait tout de suite "squatter" notre banc de parc. 

Enfin, pour le spectacle de conte Rivière Rouge, je nous souhaite, au public et à moi-même, une pause hors du temps, de l'espace, du futur incertain, du passé qui déborde, du présent qui souvent déçoit... Une pause qui me donnera le goût de raconter, encore et encore... Et de créer de nouvelles histoires, remplies d'espoir. 
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Lectures «nordiques»

7/12/2017

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Désy, Jean (2006). Au nord de nos vies. Montréal, Québec : XYZ éditeur.
J'ai eu le privilège de rencontrer Jean Désy, à la fois médecin et écrivain, lors d'un atelier d'écriture intensif offert à l'UQAR, l'été dernier. Inspirant, cet homme. Tous les étudiants semblaient suspendus à ses lèvres, alors qu'il nous mettait au défi de sortir, de prendre l'air, et de s'inspirer du paysage pour commencer un carnet. Aller au dehors pour mieux saisir le dedans... Capter avec nos sens la beauté du fleuve Saint-Laurent ou ce qu'il évoque, afin de plonger en nous-même. Beau défi. Tout de suite, j'ai aimé le déclencheur proposé.

Un an après, j'ai enfin pris le temps de goûter à l'écriture de Désy. Huit textes, huit récits captivants qui présentent un même narrateur, voilà ce qu'on découvre en parcourant Au nord de nos vies. Grâce à son expertise, l'auteur peut nous décrire toutes sortes d'opération pratiquées dans le Grand Nord québécois (Nunavik). Et on y croit. On se sent dégoûté parfois. Et parfois, on a juste le désir de ranger le livre dans la bibliothèque. C'est qu'il y a de ces horreurs décrites, qui frappent, blessent... mais l'horreur vient plus des faits relatés avec grande sensibilité que de détails sordides. Par exemple, dans un des récits, Julien, le narrateur / médecin de garde, confie sa révolte devant la tâche d'avoir eu à «réparer la déchirure» d'une petite fille de quatre ans, violée... Le froid du climat rencontre l'impuissance glacée de ceux qui essaient de sauver des vies pendant que d'autres humains tentent de les briser. 

Et le désir de connaître la suite du parcours de Julien, un personnage tellement attachant, nous pousse à tourner page après page. Comme lectrice, j'ai été émue des apprentissages du narrateur. J'ai admiré son courage face aux défis quotidiens qu'il rencontrait. J'ai été amusée par ses prémonitions de malheurs, parfois déjouées par le destin. J'ai découvert l'existence du fleuve Koroc et de la chute de Korluktok. En fait, la vie et la mort cohabitent dans ces récits, profondément humains, qui offrent des portraits tout en nuances du Nunavik et de ses habitants. À lire et relire.

Hellman, Michel (2016). Nunavik. Gatineau, Québec : Éditions Pow Pow.
Après la lecture des récits de Désy, la bande dessinée récipiendaire du Prix Bédélys Québec, Nunavik, devient un complément inespéré. Un récit de vie où le créateur relate le stress lié à la production d'une suite d'une première oeuvre à succès, Mile End. Comment refaire en mieux ce qui a déjà plu au public? Avec humour et autodérision, Hellman relate son désir presque naïf de découvrir le Grand Nord, prétextant la recherche de l'inspiration. Est-ce la fuite face à ses préoccupations (professionnelles et familiales) ou le rêve d'aller à la rencontre de soi-même dans un milieu qui s'oppose à sa zone de confort, pas si confortable après tout?

On sourit de ses chocs culturels : moustiques voraces, proximité des ours, paysage bouleversant de la toundra, jeunesse de la population... Grâce à une carte dessinée au début de la bande dessinée, on peut suivre ses escapades en «terra incognita» : Kuujjuaq, Kangiqsujuaq, Kangirsuk, Puvirnituq. Est-ce que ça donne le goût de visiter ces lieux? Ce n'est certainement pas un guide de voyage touristique. La misère humaine représentée, sans verser dans le misérabilisme, fait en tout cas prendre conscience que la route entre le Nunavik et le reste du Québec demeure à bâtir pour amener les diverses cultures sur un même pied d'égalité, tant au niveau social qu'économique. 
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Récapitulatif des sept derniers mois

7/7/2017

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Mea culpa. Je n'ai pas alimenté ce blogue depuis sept mois. Ce n'est pas faute d'avoir écrit!

Janvier et février 2017
Coachée par Martin Mercier du Centre de création scénique, je me suis lancée dans l'écriture d'une première pièce de théâtre «J'me mets à ta place», qui sera présentée en lecture publique en 2017-2018, à diverses occasions. Encore cet été, je peaufinerai le texte après présentation à quelques personnes ou groupes ciblés. Le sujet est si délicat que mes intentions d'auteure pourraient être mal interprétées... Je me suis inspirée d'un fait divers qui m'a tellement bouleversée en 2012 : la découverte d'une femme nue, avec uniquement des bas aux pieds, morte dans un stationnement. Cette pièce aborde l'indifférence des gens face à la détresse humaine. Je dédie d'ailleurs ce texte à toutes les personnes qui croient qu'elles ne valent rien. Et j'aurai toujours une pensée pour toi, Joëlle Tshernish, dont je n'ai connu le nom et la triste fin qu'à travers les journaux.

Mars à juin 2017
Toujours soutenue à l'écriture par Martin, j'ai revu entièrement le spectacle «Femmes des bois». La nouvelle mouture relate la vie de Jennie Cliff, une trentenaire qui va à sa maison d'été pour la dernière fois. Elle découvre un carnet dans lequel son père a retranscrit diverses légendes des Premières Nations... J'ai eu la chance de présenter en mai dernier ce spectacle à Edmonton, lors du festival TALES. En juin, je l'ai encore retravaillé, surtout au niveau de la mise en scène, avec Martin, un précieux allié dans mes projets fous de création. La prestation extérieure, un soir de grand vent en juin, en bordure du fleuve tout près de la Maison Nivard-De Saint-Dizier, a été magique. Plusieurs spectateurs sont venus me partager leurs impressions enthousiastes, même s'ils auraient apprécié s'emmitoufler dans de chaudes couvertures. J'ai confiance que ce nouveau spectacle me portera encore plus loin. D'autres dates sont prévues au Calendrier.

Outre l'écriture, je n'ai pas chômé les sept derniers mois, loin de là.
- J'ai suivi une formation intensive «Patine et perruque pour marionnettes» avec la magnifique et compétente Claude Rodrigue (suis fière du résultat des têtes produites - pas sûre par contre de poursuivre dans cette voie au niveau professionnel - quel travail!).
- J'ai assisté à plusieurs pièces de théâtre (pour aiguiser mon œil d'auteure de la scène, me cultiver ou me divertir).
- J'ai participé à la formation «Déployer sa personnalité conteuse», avec Alexis Roy et Nadine Walsh (qui m'ont amenée, encore une fois, à sortir de ma zone de confort - merci!).
- J'ai cherché un logement, rempli des boîtes, déménagé, défait des boîtes. Ouf.
- Reçu des copines extraordinaires dans mon nouveau logis (bon sang qu'on a ri - merci les filles!). 
- Fait un retour aux études (février à mai), pour parfaire mes compétences entrepreneuriales. Je n'ai pas fini d'apprendre, même si je n'ai pas complété la formation. Je suis une autodidacte qui aime suivre sa rivière, à son rythme.
- Rempli plusieurs demandes de subventions (on n'imagine pas le temps que ça peut prendre - ayoye).
- Durant mes vacances, j'ai marché Montréal à Trois-Rivières, en suivant le Chemin des Sanctuaires (j'avais besoin de reposer l'intellect et de muscler la carcasse).
- Lu. J'ai un faible pour les publications de l'éditeur Mémoire d'encrier.

D'ailleurs, dans mes lectures, voici deux récents coups de cœur :
- «L'imparfaite amitié», de Mylène Bouchard (sur les relations d'amitié et d'amour, la différence entre les deux; les liens qui évoluent, se multiplient ou s'effacent; les questionnements existentiels - c'était parfait pour moi); 
- «L'enfant hiver», de Virginia Pésémapéo Bordeleau.

Je suis amoureuse de l'écriture de Virginia Pésémapéo Bordeleau. Je lis parfois trois fois chacune des phrases tellement elles sont belles. Je veux m'imprégner de leur poésie, des images et de leur profondeur. Ses romans me touchent, me guérissent, me transforment. Et pour moi, il n'y a rien de plus essentiel dans l'art que son pouvoir de faire évoluer l'humain. Je sens que la plume de Virginia m'inspirera un futur projet d'écriture (en germe dans ma tête). À suivre...

Un périple nécessaire à Godbout est prévu très bientôt. Je me ressourcerai auprès du Golfe du Saint-Laurent pour revenir neuve, encore plus forte qu'avant, prête à plonger sans peur (je l'espère) dans le futur qui s'ouvre à moi, à chaque jour, à chaque avancée, à chaque découverte. 

À mon retour, j'aurai le privilège d'être en résidence de création à la Maison de la culture de Côte-des-Neiges. C'est un autre beau cadeau de la vie... après des années d'entêtement ou de persévérance, selon les points de vue. Notez tout de suite à votre agenda le 30 novembre 2017. Je vous en dirai plus une prochaine fois. 

D'ici-là, bon été et osez vivre vos passions!
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Deux lectures inspirantes

12/28/2016

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Comme promis, j'écris une petite critique de mes dernières lectures en lien avec le monde des Premières Nations. D'autres seront à venir!

J'ai eu le plaisir de terminer récemment : «L'amant du lac» (Virginia Pésémapéo Bordeleau) et «Amun» (un recueil de nouvelles sous la direction de Michel Jean). Vraiment, deux belles lectures qui constituent chacune une entrée dans la culture autochtone, d'hier et d'aujourd'hui. 

Publié aux éditions Mémoire d'encrier, «L'amant du lac» est un roman «chaud» pour les temps froids. C'est un roman érotique imprégné de sensualité. Une histoire passionnée où les deux personnages principaux (Gabriel, un coureur des bois métis) et Wabougouni (une Algonquine enceinte et unie à un autre) se donnent l'un à l'autre, sans souci des conventions. On vivra avec eux leur rencontre, la fulgurance de leur amour, leur séparation, l'enrôlement de Gabriel dans l'armée et sa descente aux enfers pendant la guerre et l'après-guerre... En fait, plusieurs aspects de la sexualité (et pas toujours les beaux) sont abordés dans ce roman : la découverte de la féminité auprès de Maria, la prostituée; l'amour charnel d'un homme et d'une femme qui ne partagent pas la même langue mais dont les corps se comprennent, le viol d'une Amérindienne par un curé, l'abus physique d'un homme par un autre... Comme lectrice, j'ai éprouvé du dégoût par rapport aux comportements de Blancs, qui semblent n'attendre qu'une occasion de vulnérabilité des Autochtones pour profiter d'eux. Je me suis même demandé, vers la fin du roman, si ce dernier aurait pu être plus nuancé. Quoi qu'il en soit, l'écriture de l'auteure, fine et poétique, ainsi que sa maîtrise du sens de l'intrigue donnent le goût de suivre jusqu'au bout les aventures de son personnage principal. De tout coeur, on espère que la vie de Gabriel deviendra douce après toutes les embûches qu'il aura endurées...

Publié chez Stanké, le recueil «Amun» comprend neuf nouvelles écrites par des auteurs connus du milieu littéraire (Joséphine Bacon, Natasha Kanapé Fontaine) ou d'autres moins connus. J'ai eu un faible pour celle de Melissa Mollen Dupuis intitulée : «Memekueshu». Dès les premières lignes, l'auteure nous fait entrer avec humour dans son récit : «Idée de marde. Idée de marde! Idée de maaardeeeuuuuuhhh!» On se demande si son héroïne Nish, au tempérament frondeur, se sortira vivante de son accident de motoneige. J'ai également été très touchée par la nouvelle «Où es-tu?» de Michel Noël. On ressent l'inquiétude de la jeune maman, seule avec son bébé dans sa tente, envers son compagnon parti chasser et dont le retour tarde. Que lui est-il arrivé? Mon troisième coup de coeur revient à Maya Cousineau-Mollen pour «Mitatamun (regret)». Le personnage d'Anish s'inscrit dans notre époque contemporaine, où les rencontres hommes-femmes se font de plus en plus sur des sites. On s'attache à elle, à ses blessures liées aux comportements racistes, parfois évidents, parfois subtiles. Bref, «Amun» constitue sans l'ombre d'un doute une publication à offrir en cadeau à ses amis ou à soi-même. :-)

Et vous, quels sont vos coups de coeur du Temps des Fêtes?
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À ceux qui croient que c'est impossible...

12/9/2016

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Il y a deux jours, j'ai réalisé que le doute, l'incrédulité, voire le mépris profond du milieu artistique était ancré même chez ceux qui pourraient être des alliés. Une proche m'a dit à peu près ceci : « À 35 ans (bientôt 40 ans), tu devrais trouver un métier que tu aimes moins et t'y accrocher, car les futurs employeurs ne voudront plus de toi. lls voudront des "petits jeunes" fraîchement sortis de l'Université. Tu n'as plus 20 ans. Tu ne peux plus perdre ton temps (à faire du conte), tu dois penser à ton avenir. Faut que tu réagisses. J'insiste. Tu entends? J'insiste vraiment... » 

Sur le coup estomaquée, j'ai répondu du bout des lèvres que la vie n'était plus linéraire, que même les «petits jeunes» changeraient souvent d'emploi. Que la sécurité existait de moins en moins (par exemple en éducation ou dans le domaine de la santé). Et que pour moi, ma vie devait «faire sens». Que j'apprenais beaucoup, mine de rien, comme travailleuse autonome. Que mes compétences entreprenariales seraient transposables ailleurs si je désirais mettre un terme à ma carrière artistique. Que j'étais loin de perdre mon temps... Mes arguments n'ont pas convaincu la personne en question. J'ai dû mettre fin à cette discussion qui tournait en rond.  

Depuis, d'autres réponses me sont venues en rafale. Ce n'est pas que je doive absolument me justifier d'être ce que je suis ou de faire ce que je fais, mais pour persévérer dans ce milieu, il est nécessaire de savoir pourquoi on le fait, et surtout, d'y croire. Par conséquent, c'est un peu pour répondre à mes propres doutes que je partage ces réflexions. 

Le désir de vivre
Pour moi, 
conter/être artiste donne du sens à ma vie. Il me donne «envie de vivre», car le besoin de dépassement est viscéral. Et s'affirmer comme artiste constitue certainement un des plus beaux risques qui existent. Car c'est «malheureusement» aller à contre-sens de la sécurité de revenus. C'est un engagement chaque jour, lorsque les craintes reviennent. C'est s'accrocher à l'intangible, surtout dans le domaine des arts de la parole. C'est être incompris, critiqué, marginalisé. C'est offrir plutôt que posséder. C'est espérer que ce qui est de plus précieux en soi puisse joindre ce qui est de plus précieux en l'Autre, et le faire sans garantie de retour, d'applaudissements, de récompenses... C'est accepter que la démarche est aussi importante sinon plus que le résultat. C'est parcourir un chemin pas balisé ou si peu, abrupt, avec toutes sortes de détour. Marcher dans le noir, en ayant comme seule lumière, ce qui vacille au fond de soi-même. Et dans notre société contemporaine de productivité et de résultat, notre société de compétition où la réussite matérielle est associée au bonheur, être artiste exige une bonne dose de «foi». 

Courir vers sa mort
Pour l'avoir expérimenté à quelques reprises avant d'atteindre 35 ans, je confirme que m'éloigner de mon essence (mon criant besoin de créativité) revient à courir vers ma propre mort. Plus concrètement, travailler dans un domaine qui ne me ressemble pas, dans un but uniquement mercantile, revient à éteindre la flamme qui brûle en moi. Ce n'est peut-être pas la mort physique - quoique durant ces périodes, elle semblait devenir enviable - mais la mort spirituelle, la mort psychologique.

Je me pose d'ailleurs de nombreuses questions :
- Comment un être humain qui a tué ses propres rêves, s'est empêché d'y croire ou n'a pas eu la chance de les poursuivre peut-il atteindre son plein potentiel?
- Le but de la vie ne devrait-il pas être d'atteindre son plein potentiel?
- Si un individu ne l'a pas atteint, comment peut-il véritablement s'intégrer dans sa société?
- Et sur un plan plus personnel, comment peut-on rester aimable envers sa famille, ses collègues, son réseau, si on accumule les frustrations liées au fait qu'on est malheureux au travail?

Ce n'est certainement pas pour rien que beaucoup de gens éprouvent un mal-être profond, persistant, qu'ils comblent de toutes sortes de façons : comportements compulsifs, dépendances, médicaments... En effet, refuser d'être soi, s'obliger à entrer dans un moule qui n'est pas le nôtre, ou ne pas avoir la structure (le soutien des proches ou de la société) pour se réaliser, entraîne un risque plus grand que celui d'être artiste. C'est risquer de réussir la vie de quelqu'un d'autre, selon les termes de l'auteur et essayiste Yvon Rivard. Ce qui, à mon sens, est insensé.

Le bonheur dans le temps

Comme artiste, le bonheur réside certainement dans le temps (quand il y en a) où on peut se consacrer à alimenter le feu de sa propre créativité. Avant la naissance d'une oeuvre, on s'informe, on fouille, on creuse, on marche, on regarde autour de soi, on tend l'oreille dans le bus, on enregistre un article en lien avec un thème qui nous touche. Bref, on cherche les bons ingrédients. La tête d'une conteuse est une marmite en ébullition. Faut rajouter de ceci, de cela. Parfois, la marmite déborde et entraîne l'écriture d'un long billet sur un blogue. Parfois, faut la laisser reposer, par de longs moments de silence. 

Digression sur la dernière parution d'Emmanuelle Walter
Parlant de temps «consacré à ma propre créativité», je me permets une digression. Pour un futur projet d'écriture qui sera certainement en lien avec certaines problématiques vécues par les Premières Nations, je plonge actuellement mes neurones dans l'actualité. Si j'étais en ce moment même dans une course contre la montre, je serais probablement passée à côté de la lecture du récit : «Le centre du monde - une virée en Eeyou Istchee Baie-James avec Romeo Saganash» de la journaliste Emmanuelle Walter. Là, je profite de ce précieux temps pour écrire une petite critique : 
«De façon très personnelle et avec de nombreuses citations à l'appui, l'auteure relate sa traversée du vaste territoire représenté par le député néodémocrate d'origine cri. Elle dépeint avec sensibilité et humour ses rencontres avec les habitants, élus des villages et citoyens engagés. Comme Saganash, la journaliste prend note des revendications, collectives ou individuelles, des mécontentements ou des réalisations. On s'émerveille avec elle de la collaboration qui semble s'établir de plus en plus entre les Premières Nations et les non-Autochtones, qui cohabitent et doivent trouver des solutions respectueuses des droits ancestraux. En dépit des défis rencontrés (blessures encore profondes liées à la colonisation) et de l'urgence d'agir face à la crise climatique, on perçoit une mobilisation de plus en plus grande de la part des peuples autochtones. Une mobilisation qui donne de l'espoir, et qui donne envie qu'elle se propage à travers le monde.» 
C'est justement ce genre de lecture qui contribue à mon épanouissement sur les plans intellectuel, culturel, humain... 

Retour sur «le temps»
Est-ce que je «perds» vraiment mon temps? Si par cela on entend «ne pas gagner d'argent», j'admets que je ne suis pas «rentable financièrement», de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi. Je ne suis pas toujours sur les routes en train de conter. Je n'obtiens pas toujours les subventions désirées. Chaque minute de ma vie ne me rapporte pas nécessairement des sous. MAIS je suis heureuse. Mes choix, mes activités, sont en accord avec mon essence. Posséder moins d'argent (qui sert surtout à acheter du matériel) mais disposer de temps est tellement précieux! Je suis loin d'être la première à l'affirmer. 

Suis-je inutile à la société?
À l'heure actuelle, ma contribution est modeste : quelques spectacles qui ont tourné un peu au Québec depuis 2014. Je suis encore toute jeune, même à 35 ans (!), dans le milieu du conte. Néanmoins, les commentaires reçus de la part d'auditeurs, de diffuseurs, de conteurs plus expérimentés que moi, de lecteurs de mon blogue, m'encouragent à poursuivre. C'est peut-être naïf, prétentieux, déraisonnable. J'ai l'impression que lentement mais sûrement - comme la tortue dans une des fables de La Fontaine - j'ajouterai mon grain de sable à la société.

Oui, j'atteindrai, selon toute vraisemblance, la quarantaine dans cinq ans. Et je pense très fort à mon avenir en m'investissant corps et âme dans mon art et mon entreprise. Au fil du temps, j'ajouterai de nouvelles cordes à mon arc. Je m'adapterai en fonction de ma situation et des structures qui me soutiendront ou non. J'élargirai mon offre de services, envisagerai un travail à temps partiel ou un retour aux études. En aucun cas, je me laisserai porter par le courant, sans réagir. Je saurai naviguer sur la rivière de ma propre vie, grâce aux compétences multiples développées. J'ai confiance que, dans la société québécoise actuelle où tout bouge constamment, le fait d'avoir sans cesse nourri ma propre créativité me mènera au bout de moi-même. 

Et je voudrais conclure en citant une phrase inspirante trouvé sur le net : «Ceux qui ne croient pas à l'impossible sont priés de ne pas décourager ceux qui sont en train de le faire.»
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Le verre à moitié plein

12/4/2016

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Hier, j'ai vécu pleinement les bas de la vie d'artiste. Aujourd'hui, j'ai décidé de changer ma perception des choses. De voir le verre à moitié plein. 

Par exemple, le fait d'avoir DU TEMPS POUR SOI est une richesse incommensurable. Pour une des rares fois dans ma vie, j'en ai!!! Du temps pour marcher, rêver, réfléchir, m'arrêter dans un salon de thé au Cha Noir ou au Camellia Sinensis. Du temps pour lire ou écrire. Mettre un pied devant l'autre, laisser mon esprit dériver... Marcher encore. Aller chez mon ostéopathe, sentir les nœuds dans mon dos qui se dénouent, le corps qui respire, qui vibre et qui reprend vie. Marcher encore. Boire des litres et des litres de thé. Lire toujours pour élargir mes perspectives.


DU TEMPS POUR ME CULTIVER 
Ceux qui me connaissent bien savent que je m'intéresse à tout ce qui touche les Premières Nations : leur histoire, leurs légendes, leur artisanat, les problématiques actuelles qu'ils vivent en lien avec les effets de la colonisation, leur littérature et poésie, leurs modèles positifs (masculins ou féminins), les actions constructives posées, les films qui parlent de leur réalité...

J'ai eu le temps de dévorer «Ourse bleue» de Virginia Pésémapéo Bordeleau. Un bijou. C'est l'aventure d'une grand-mère crie qui entreprend, accompagnée de son amoureux, une quête à travers le territoire qui l'a vue évoluer (la Baie-James), à travers les secrets de sa généalogie, et à travers les mystères de ses propres rêves/visions. Je le recommande vraiment. Et n'hésiterai pas à prêter ce livre, car tout livre oublié dans une bibliothèque meurt. Cette histoire doit vivre.

Une autre petite critique viendra pour la lecture du moment : «Le centre du monde, une virée en Eeyou Istchee Baie-James avec Romeo Saganash» d'Emmanuelle Walter. Et à chaque lecture pertinente (surtout en lien avec la culture autochtone), c'est-à-dire qui me fera grandir d'un pouce, je m'engage à en parler sur mon blogue... Car j'ai DU TEMPS. Incroyable. 


DU TEMPS POUR ME FORMER
Toutes les formations seront les bienvenues : marrionnette, yoga, souffle et voix, jeu clownesque, écriture de nouvelles, danse, production sonore, alouette. Sur mon blogue, je risque fort de reparler de ces futures découvertes/expériences. 


DU TEMPS POUR CHERCHER DU FINANCEMENT
Durant les mois à venir, grâce au TEMPS que j'aurai, je déposerai une autre superbe demande au Conseil des arts et des lettres du Québec pour la mise en scène et la production de «Rivière Rouge». Yé!

En parallèle et toujours grâce au TEMPS, je m'attellerai avec courage à la lecture des nouvelles directives du Conseil des arts du Canada. Et je soumettrai à nouveau, certain!

«Rivière Rouge» doit absolument voir le jour. Il est mon second spectacle de contes, pour lequel j'ai obtenu en 2015-2016 une bourse du Conseil des arts du Canada en littérature orale. Grâce à cette bourse, j'ai fait appel à l’irremplaçable anthropologue Nicole O'Bomsawin ainsi qu'aux indispensables experts en écriture, Éric Gauthier et Stéphanie Bénéteau. 
​
Dans ce spectacle, je raconte en fait la quête d'un personnage fictif, une adolescente métisse, à la recherche de son père et de ses origines abénakises. Par ce récit, je veux répondre avec finesse à la question : «Comment fait-on pour se construire quand on a été coupé de ses origines (personnelles et culturelles)?» Je désire également établir un pont avec la culture autochtone que je ressens enfouie au fond de mon identité québécoise.

C'est d'ailleurs le documentaire «L'Empreinte» (réalisé en 2014 par Yvan Dubuc et Carole Poliquin) qui m'a fait prendre conscience des traces de la culture autochtone dans l'inconscient collectif des Québécois. Ne serait-ce que dans les valeurs héritées des peuples des Premières Nations : le besoin de liberté, le partage, la solidarité... Outre ce documentaire, la lecture de «Soeurs volées - Enquête sur un féminicide au Canada» de la journaliste Emmanuelle Walter m’a touchée au point de mettre comme thème central de «Rivière Rouge» celui de la disparition (de sa famille, de ses repères, de soi-même).  

DU BEAU ET BON TEMPS À VENIR
Et bonne nouvelle : une résidence de création de deux semaines est prévue en 2017 (possiblement juin et septembre) à la Maison de la culture de Côte-des-Neiges. J'aurai également le privilège de présenter mon spectacle à cet endroit.​

Je m'arrête là, car mon verre est plein de projets. J'espère que le vôtre l'est aussi. 
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Tenir bon, malgré les bas de la vie artistique

12/3/2016

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Quand on découvre une passion, le conte en l'occurence, les premières impressions sont certainement l'émerveillement, la joie. Tout est beau, beau, beau. On «connecte» avec l'humain. On rencontre d'autres gens tout aussi intéressés par le même art. Des curieux, des Audacieux et allumés (clin d'oeil à l'un des volets du Festival interculturel du conte du Québec). :-)

Et si on pousse l'audace plus loin, on peut désirer être conteur professionnel. Merveilleux rêve qui donne des ailes, de l'énergie à revendre pour assister à toutes les formations inimaginables, parfois farfelues, parfois indispensables. Rêve qui nous amène à devenir rat de bibliothèque, friand de recueils de contes. Rêve qui nous pousse à dire «oui» à toute demande bénévole pour le milieu. À siéger sur le Conseil d'administration de toutes sortes d'organisations en lien avec le conte. Rêve qui nous pousse même à retourner sur les bancs d'école pour créer sa propre entreprise, à lâcher son emploi sécurisant, à parcourir les routes du Québec, à pied ou en auto, pour partager ses histoires, ses créations même.

Et inévitablement, vient la rencontre d'un mur (ou de plusieurs murs successifs). Des portes qui se ferment. Des contrats qui sont annulés à la dernière minute. Des spectacles où le public est absent, indifférent voire même irrespectueux. Des échanges plus ou moins harmonieux avec d'autres collègues qui n'ont pas la même vision artistique. Des paroles assassines de certains, amers en raison de leurs propres «murs», parfois jaloux de la réussite d'autres. Des refus d'organismes subventionnaires, car «le projet est bon mais doit être excellent». Pas grave, on se retrousse les manches, on met les bouchées doubles. On sourit au lieu de pleurer. On se forme en rédaction de demandes de subvention. Parfois on l'obtient. Parfois le jury recommande fortement la candidature, mais l'organisme n'a plus les fonds... Comme travailleur autonome, on apprend petit à petit des notions de marketing, de comptabilité, de gestion. On pratique le réseautage. On s'épuise de devoir être tout en même temps : directeur et technicien, administrateur et artiste de l'écrit et de la parole. 

J'entamerai ma sixième année à titre de conteuse professionnelle. Et malgré le chemin parcouru, malgré les pas de géants accomplis en si peu de temps, je me sens arrêtée dans mon élan après avoir rencontré un autre mur. Ça fait mal à la tête et surtout, au coeur. Les embûches et déceptions me dépassent. Je suis certaine de ne pas être seule dans cet état...

Je lève mon chapeau aux conteurs/conteuses qui durent dans le temps et en qualité. Vous êtes mes héroïnes : Nadine Walsh, Stéphanie Bénéteau, Renée Robitaille, pour ne nommer que vous, femmes fortes!

Et je me demande comment les conteurs de métier font pour tenir bon. À quoi s'accrochent-ils quand la lumière de leur propre bougie vacille? Aurais-je moi-même ce courage? Pour combien de temps? Le feu continue de brûler en moi; il habite tous les pores de ma peau. Des histoires me traversent. Des personnages me hantent du matin au soir. Je dois écrire leurs histoires, coûte que coûte.

Pourtant, aujourd'hui, je sens que je marche sur des braises...
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Soutenir le Regroupement du conte au Québec

11/28/2016

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En fin de semaine, j'ai assisté avec grand intérêt au colloque annuel du RCQ, sous le thème «Territoires de recherche».

Conférenciers
Je tiens à souligner la qualité des quatre conférenciers et professeurs invités : Luc Bonenfant (Université du Québec à Montréal), Camille Deslauriers (Université du Québec à Rimouski), Myriame Martineau (Université du Québec à Montréal), et Christian-Marie Pons (Université de Sherbrooke). Leur ouverture à rencontrer les conteurs que nous sommes - un samedi (!), en dépit de leur emploi du temps plus que chargé - est un gage de leur passion envers le conte. Pour l'assistance présente, les connaissances transmises étaient une révélation. Après les présentations, certains conteurs ont dit être mieux outillés pour parler de leur art. En outre, nous aurons droit à la bibliographie ayant servi à construire les communications et possiblement aux articles. C'est certainement une avancée pour le milieu, car il ne suffit pas de «conter» des histoires, mais aussi de savoir ce qu'on fait et pourquoi on le fait. J'ai particulièrement apprécié la clarté de la présentation de Mme Martineau (sur les pratiques contemporaines du conte), ainsi que l'originalité et le dynamisme de celle de Camille Deslauriers (sur les processus de création d'Éric Gauthier et de Marie Lupien-Durocher). Vraiment, merci d'avoir dépoussiéré nos neurones et de nous avoir bien fait rire. 

Rencontres
J'ai aussi apprécié rencontrer des conteurs qui assistaient pour la première fois à ce colloque. Pour paraphraser l'un d'entre eux, quand on ne vient pas à ce genre d'événement, on ne sait pas ce qu'on manque. Sincèrement, bravo pour votre audace et curiosité! J'étais également heureuse de revoir d'autres visages. L'assiduité de certains est encourageante et nécessaire. Je souligne aussi, pour une deuxième année consécutive, la présence de Selina Eisenberg Smith, présidente de la Storytellers of Canada - Conteurs du Canada. Merci d'être là!

Équipe du RCQ 
Il faut absolument féliciter toute l'équipe du RCQ présente, dont l'actuel directeur général Nicolas Rochette (qui a travaillé de façon remarquable depuis huit ans), ainsi que les membres du Conseil d'administration. Pour ma part, en raison d'un départ dans une autre province (avec un retour au Québec plus tôt que prévu), j'ai préféré démissionner avant la fin de mon mandat prévu à la fin novembre 2016. Pour l'équipe en place, j'en suis navrée. Je constate les difficultés liées à un manque d'effectifs. En même temps, je reste admirative de la façon très professionnelle dont le CA du RCQ a réussi à gérer la situation et à solliciter d'autres expertises, en dehors du milieu.

Expérience au CA
De cette expérience au CA, j'ai appris beaucoup durant les deux dernières années où j'ai agi à la fois comme secrétaire (novembre 2014 à janvier 2016) et administratrice (janvier à août 2016). J'ai vu qu'elles étaient mes lacunes et mes forces. Je souhaite devenir plus compétente dans le domaine financier et en marketing - je me perfectionnerai probablement en autodidacte dans le futur sur ces aspects nécessaires à tout entrepreneur. En outre, j'ai compris le sérieux d'un engagement au sein d'un Conseil d'administration, ainsi que les responsabilités qui y sont liées. Je ne pense pas avoir manqué de réunions durant mon mandat, et il fallait toujours prendre connaissance des documents avant les réunions, par souci d'efficacité. Les défis étaient nombreux et les apprentissages «sur le tas» multiples... Je souhaite bon succès à la nouvelle équipe. De mon côté, je désire continuer mon implication mais d'une façon différente pour le milieu. Je réfléchis encore là-dessus. 

Déception par rapport au «membership»
Ce qui m'a vraiment déçue est le fait de constater la diminution du nombre de membres alors qu'il y aurait, apparemment, de plus en plus de conteurs au Québec. J'essaie de comprendre les raisons. On a dit que la diminution des rappels aux membres en raison de l'ampleur du travail au RCQ et du manque de personnel pourrait expliquer certains oublis de la part de conteurs. De même, le fait pour le directeur général de n'avoir pu faire autant de représentations au nom du RCQ que les années précédentes serait un autre facteur. 

Je trouve ces explications trop indulgentes... Je comprends que pour certains, 50 $ par année, c'est beaucoup, surtout quand on est artiste. En même temps, le travail effectué par le RCQ est immense et vaut amplement ce montant. Je pense juste que beaucoup de conteurs n'ont pas encore conscience de tout ce qui est effectué par notre regroupement, car une partie du travail se fait dans l'ombre. Les conteurs ne comprennent peut-être pas ce que ça peut leur rapporter sur un plan individuel. À mon avis, il faut changer sa façon de penser là-dessus. Bien sûr que ça rapporte sur un plan individuel (ça prendrait tout un autre billet pour l'expliquer), mais c'est sur un plan collectif que c'est primordial. Lorsqu'on se dit «conteur» au Québec en 2016 - bientôt 2017, le minimum est de s'informer sur son art, de se former... De sortir de soi pour y revenir changé, transformé... De voir ce qui existe comme regroupement, en l'occurrence le RCQ, et de payer sa cotisation annuelle. POINT. Car si on nous tient toujours par la main sur le plan professionnel, comment arriverons-nous à devenir responsables, c'est-à-dire à prendre au sérieux ce qu'on fait, voire même à être considérés comme «conteurs» en dehors de notre milieu? J'entends sans cesse que nous manquons encore de visibilité. C'est vrai... Mais peut-être qu'en étant plus nombreux, solidaires de notre milieu et engagés, mobilisés quoi, peut-être qu'en étant plus formés (compétents) et informés (avec un discours solide et articulé sur notre art), nous arriverons à intéresser davantage le public et par conséquent, les diffuseurs... 
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